Menu
Libération

Bateaux, sur l'eau...

Article réservé aux abonnés
publié le 8 novembre 2000 à 6h17

Passé les premiers poutous échangés la semaine dernière entre les fiers marins de la Royale et les verts militants de Greenpeace (Bienvenus, les p'tits gars!), leur prometteuse collaboration annoncée, sur le champ de bataille du Ievoli Sun, semble avoir pris, sinon un coup dans la gueule, du moins un peu de retard. L'annonce avait fait sourire les uns et un peu tordu le nez des autres. C'est qu'on imaginait mal comme le Chant du styrène, ainsi que dit joliment Raymond Queneau dans sa Petite Cosmogonie portative, allait miraculeusement effacer les cicatrices du Rainbow Warrior... A l'heure où ces lignes s'écrivent, on ignore si les pirates écolos seront parvenus à aborder le navire de lutte antipollution Neuwerk, appelé sur zone par le contre-amiral Mérer, préfet maritime et local. Huit membres de Greenpeace, dûment autorisés, devaient lundi y être reçus ­ on ne sait dans quel faste protocolaire, mais le symbole promettait. Et puis, finalement, non. Des «raisons administratives» ont fait ajourner la manoeuvre. Mardi, peut-être, mais lundi, Verboten. Il faut ici préciser que le Neuwerk est allemand. De là à imaginer que c'est par procuration et par l'intermédiaire de leurs collègues teutons que nos militaires auront infligé ce petit camouflet en forme de contretemps à leurs ennemis intimes, il y a moins d'un bord; il faudrait alors en conclure que nos marins ont la rancune facétieuse, et que les écologistes se seront fait piéger. A moins, et ce serait autrement grave, que les