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Libération
TRIBUNE

Eco et maths : garder les distances

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par Olivier FAVEREAU, Yann Moulier-Boutang et Bernard PAULRE
publié le 8 novembre 2000 à 6h17

Plus de 500 signatures ont déjà été recueillies par la pétition «Lettre ouverte des étudiants en économie aux professeurs et responsables de l'enseignement de cette discipline», lancée en mai dernier. Ce texte dénonce une excessive «formalisation mathématique» conduisant la science économique à se réfugier dans des «mondes imaginaires» faute de confrontation avec le réel. Olivier Blanchard, professeur au MIT de Boston et chroniqueur à Libération, avait évoqué cette démarche (Libération du 16 octobre) en estimant que l'utilisation des modèles mathématiques ne condamnait pas à l'«autisme» mais servait les hypothèses et un «pragmatisme» nécessaires. Trois enseignants qui ont soutenu la pétition étudiante répondent à Olivier Blanchard qui à son tour réplique.

Dans sa chronique de Libération du 16 octobre, Olivier Blanchard revient sur la pétition lancée par des étudiants de l'Ecole normale supérieure accusant, pour reprendre ses termes, «la science économique de (presque) tous les crimes». A qui Olivier Blanchard s'adresse-t-il? Il ne répond pas aux questions que posent les étudiants. Et il répond à des questions que les étudiants ne posent pas.

Il traite de la relation entre mathématiques et sciences économiques, alors que la pétition concerne la place des mathématiques dans l'enseignement des sciences économiques. Se rangeant dans le camp des orthodoxes, il souligne de façon pesante l'intérêt de la formalisation et des mathématiques pour l'étude de l'équilibre général. Or les ét