«Je m'oppose à nos manifestations violentes, me disait récemment un ami palestinien (1). Nous devons recourir à des manifestations silencieuses, pacifiques. D'une part, à cause de la perte terrible en vies humaines, mais aussi parce que notre conduite vous menace, et que, du coup, vous réagissez avec plus d'agressivité et n'êtes pas prêts à nous entendre...»
Difficile d'imaginer que nombreux sont les Israéliens à prêter l'oreille aux revendications palestiniennes, surtout lorsqu'elles sont accompagnées d'actes cruels de terrorisme. Cependant, quiconque cherche une solution à cette situation, quiconque ne se résigne pas à demeurer la victime consentante de ceux qui sèment alentour meurtre et haine doit écouter.
A discuter aujourd'hui avec des Palestiniens aux postes clés, au sein de l'Autorité palestinienne ou des intellectuels, on est contraint de reconnaître que leurs revendications sont fondées. Un simple coup d'oeil sur la carte palestinienne que le processus d'Oslo était censé figer; le sentiment d'humiliation que ce processus était susceptible de faire naître dans le coeur de tout Palestinien; et la conscience que, après une lutte sanglante, les Palestiniens ne bénéficieraient pas d'un véritable Etat mais d'un bric-à-brac de miettes d'identité nationale, assiégées et morcelées par la présence de l'occupant israélien: tout cela et tant d'autres revendications impitoyables ont pour conséquence que, afin de défendre la position israélienne, il faille un grand nombre de dérob