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Libération
TRIBUNE

Un musée de l'immigration à Billancourt

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par Hakim El Karoui et Mohammed TELHINE
publié le 9 novembre 2000 à 6h19

Les incidents, tout à fait condamnables, qui ont failli ces dernières semaines déstabiliser les relations qu'entretiennent depuis des décennies les communautés juives et musulmanes de France, ne sont en aucun cas l'expression de la haine d'une communauté envers l'autre. Il s'agit, comme l'ont montré les enquêtes policières, d'actes isolés et surtout pas, comme veut le faire croire la psychose ambiante, d'actions terroristes émanant de groupes organisés nourris par une idéologie antisémite.

Les jeunes responsables de ces actes, des délinquants connus des services de police, ne peuvent nullement être représentatifs des 4,5 millions de musulmans vivant sur le sol français. Cependant, les agissements de ces jeunes nécessitent de s'interroger quant aux motifs réels qui sous-tendent leurs actes. L'identification de quelques jeunes Français d'origine musulmane aux enfants de l'Intifada, n'a rien d'un sentiment d'appartenance communautaire, car lors des massacres des milliers de musulmans en Bosnie, en Tchétchénie et au Kosovo, voire en Irak, aucun acte de violence commis par ces jeunes et mis sur le compte de la soi-disant «solidarité islamique» ou arabe, n'a été signalé sur le territoire français. C'est donc d'une «solidarité de conditions» ­ de classe disait-on jadis ­ qu'il s'agit. Ils nous montrent jusqu'à quel point le malaise identitaire dans lequel se débat une catégorie de jeunes en difficulté, issus de l'immigration, rendus vulnérables par le désoeuvrement et l'exclusion pe