On a beau avoir été et ne se préoccuper que de l'avenir. Ex-maoïste soixante-huitard, ex de SOS Racisme et de la marche des beurs, ex-d'AC! contre le chômage, ex de l'association Droit au logement, ex-militant du PS et notamment de son courant la Gauche socialiste, ex-conseiller politique de Daniel Cohn-Bendit lors des dernières élections européennes, Jean-Marc Salmon est un homme de gauche qui ne s'embarrasse pas de nostalgie; du moins dans ses écrits. C'est un de ses mérites. Et, pour en venir à un sujet à la mode, la mondialisation, il est, lui, franchement pour et le dit sans détour. Parce que l'on ne peut pas être contre. «Inéluctable par sa force, la mondialisation est une contrainte ou une opportunité, voire, de façon plus réaliste, les deux» (p.115). Parce que, aussi, la lucidité, même si elle implique un effort, vaudra toujours mieux que l'ignorance et le mensonge. Il en prévient en revanche son lecteur un peu tard: «Prenant appui sur les technologies de la grande vitesse, la mondialisation assume une nouvelle forme, celle de la globalisation, caractérisée par la contraction du temps et de l'espace. Un monde compressé, en unification, semble plus difficile à décrypter» (p. 114).
Sans nul doute même si en l'occurrence, le livre se distingue par une grande clarté, une érudition franche et précise. Salmon, en libéral-libertaire revendiqué, se situe clairement dans le camp de ceux qui pensent que les bases technologiques de la société numérique ne permettront plus un ret