Alors que le nombre de réfugiés, de personnes déplacées et de migrants venant de zones de guerre ou des régions d'économie sinistrée augmente de façon dramatique, un nouveau haut-commissaire aux réfugiés vient d'être nommé: Ruud Lubbers, ancien Premier ministre néerlandais. Pour ce nouveau venu dans les affaires humanitaires, les défis sont considérables.
Un million par-ci, 500 000 par-là, 100 000 plus loin. S'il fallait un «baromètre» des désordres du Globe, les mouvements de populations en fourniraient sans doute l'échelle. Le HCR, issu d'une agence créée après la Seconde Guerre mondiale pour gérer les réfugiés d'Europe, est en première ligne dans ces situations catastrophiques. Après les réfugiés de l'Est, nés de la guerre froide, le HCR a dû progressivement s'impliquer au sud. Les échelles ont alors changé: dizaines de milliers en Europe, centaines de milliers avec la crise de Palestine de 1948 (pris en charge par une agence spécialisée toujours en place, l'Unrwa), millions de réfugiés avec les crises du Pakistan et de l'Inde en 1971. Les crises des décolonisations qui deviennent affrontements Est-Ouest, si ce n'est sino-soviétiques, puis des affrontements pour le pouvoir, généreront les centaines de milliers de réfugiés provenant d'Indochine et d'Afrique australe. La chute du mur de Berlin ne marquera pas la fin du phénomène: certes, l'affaiblissement de l'URSS puis son écroulement furent suivis par les grands mouvements de rapatriement des réfugiés afghans, cambodgiens,