Une «affaire navrante», selon le parquet de Versailles, qui a le sens de l'euphémisme... Certes. Mais qu'en sait-on, quatre jours après les faits? Tout et rien. Il manque la chute. Pour ce qu'on sait, trois pauvres types âgés de 23 à 25 ans et résidents d'un foyer d'accueil chrétiennement baptisé «Lève-toi et marche» ont surpris mercredi, dans un wagon de RER, un voyageur esseulé, ultérieurement décrit par eux comme «un hindou» et qu'ils ont agressé, comme ça, sans autre raison que de distraire leur lamentable existence. Il sera établi que l'altercation attira l'attention d'un contrôleur resté à quai, qui alerta le conducteur de la rame, lequel bloqua les portes et convoqua la police en gare de son arrêt suivant. Les quatre occupants de la voiture n'y étaient plus que trois, qui avoueront, au terme de leur garde à vue, avoir, par la fenêtre encore grande ouverte lors de leur interpellation, jeté du train le quatrième.
On songe, bien sûr, au sinistre «train d'enfer», ce Bordeaux-Vintimille duquel des légionnaires «balancèrent» en 1983 Habib Grimzi dont le cadavre fut retrouvé sur le ballast , pour la seule raison qu'il était de type maghrébin. Pourtant, le drame du RER est de nature différente, en ceci que, cinq jours après les faits, on n'a pas retrouvé la victime. Et l'indignation aussi est d'une autre nature. Elle prit à la gorge, samedi, tandis qu'un employé de la RATP estimait à la télé que, le convoi roulant à petite vitesse, le défenestré avait pu s'enfuir «sans dema