Tout excité à la perspective du pince-fesse Prada chez Robert Hue, on n'avait pas vu venir, le mois dernier, une autre apocalypse de la morale, advenue au magasin parisien Printemps de M. Pinault-La Redoute. Heureusement, le syndicat de ses ingénieurs, cadres et techniciens CGT veillait; sans le tract qu'il diffusa deux semaines après l'«orgie» organisée boulevard Haussmann, on n'aurait pas su qu'au soir du 6 octobre, le diable allié au Capital profana le temple du Commerce et foula au pied les valeurs du Travail. Qu'on en juge, en citant dans son texte le compte rendu du syndicat: 7 000 entrées recensées, parmi lesquelles nombre de «drag queens et autre faune nocturne s'exhibant en guêpières et porte-jarretelles en cuir, munies d'une panoplie de stupéfiants nécessaires à la désinhibation». Ces créatures «pillèrent le bar» avant que «certains de ces personnages, appelés plus communément déjantés, appellent l'ensemble de la foule à une gigantesque partouze». S'ensuivirent des «séances de sodomies, fellations et masturbations collectives dans les toilettes et salons d'essayage (que l'on nous excuse d'employer les véritables termes), déchéances en face desquelles les 35 malheureux vigiles ont eu bien du mal à rétablir la situation». Au matin de ce sabbat, «le Printemps de la mode exhibait un sol jonché de préservatifs et seringues, comprimés d'ecstasy et autres substances douteuses». Assez attentatoire à «l'image de notre grande enseigne» pour que ses cadres «réclament des comp
Des stocks, ou du cul?
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par Pierre Marcelle
publié le 15 novembre 2000 à 6h37
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