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Libération
TRIBUNE

L'impérieuse modernisation des Verts

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publié le 16 novembre 2000 à 6h37

Jamais la problématique politique portée par les Verts n'a semblé aussi moderne, c'est-à-dire articulée aux enjeux de notre société qui se définit comme une «société du risque». Mais cette modernité politique se trouve entravée par une structure partisane soumise à des pratiques politiques somme toute très classiques, et un discours politique en mal d'innovation.

Les Verts sont potentiellement la force politique la plus en phase avec l'idée de «société du risque», cette thématique que les sociologues allemands et anglais connaissent bien, mais que, curieusement, les Verts n'utilisent jamais faute, probablement, de la connaître. Elle renvoie à trois idées essentielles que l'affaire de la vache folle révèle de manière éclatante.

La première consiste à dire que nos sociétés ne peuvent plus se penser sans référence à la nature, non pas parce que le gazouillis des petits oiseaux est préférable aux moteurs pétaradants, mais parce que la nature travaillée par l'homme réagit de plus en plus violemment à ses méfaits en générant des risques croissants et jusque-là inconnus. Sur ce point, la tempête de 1999 apparaît sans nul doute comme un événement social considérable et cela de deux points de vue. D'une part, parce qu'il aura fait prendre conscience à l'opinion que les conduites humaines expliquent et déterminent l'ampleur des déchaînements de la nature (le fait de planter des forêts «peu diversifiées» ou ne de pas enterrer les lignes de haute tension a renforcé l'ampleur des dégâts en