Sous les auspices et sur les ondes de France Culture, on allait débattre samedi, en direct de la Bibliothèque nationale de France, de la torture que pratiqua l'armée française durant la guerre d'Algérie. Pour le citoyen qui ne se déplaça pas à Tolbiac, l'émission, plaisamment (on verra pourquoi) baptisée Radio libre, commença bien à 14 heures comme prévu, mais avec, en préambule, cette surprenante annonce qu'on n'y était pas en direct de la BNF, mais de la Maison de la radio. A cet instant, plus d'un auditeur aura mis cet imprévu au compte des dysfonctionnements de la nouvelle BN (depuis son inauguration, la bibliothèque François-Mitterrand navigue en effet sur les flots culturels à peu près comme le porte-avions nucléaire Charles-de-Gaulle sur les étendues marines : cahin-caha, au gré de multiples déboires). Il aura pourtant fallu une pleine demi-heure d'antenne, et que Madeleine Rébérioux exprime le désir de revenir sur ce point (d'où parle-t-on ?), pour être enfin informé que, sur la foi d'un rapport des Renseignements généraux, la BNF avait jeté l'éponge.
Il était vendredi de notoriété publique que des nazillons conspiraient une descente pour casser le colloque. La seule menace en aura donc suffi pour que les autorités de la République se déclarent infoutues de protéger une manifestation organisée par une radio de service public et dans l'enceinte d'un établissement public. Au nom de quoi, s'il vous plaît ?
A voir et entendre samedi, dans les journaux de France Télévision