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Libération
TRIBUNE

Un véritable droit syndical pour l'Union

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par Bernard Thibault
publié le 27 novembre 2000 à 7h05

C'est à Nice, lors du prochain sommet des chefs d'Etat, qu'une inflexion significative peut être obtenue dans les objectifs fixés pour le développement de l'Union européenne. C'est le rendez-vous fixé pour répondre à cet enjeu simple et crucial à la fois : le projet européen ne sera pas partagé par les salariés si, d'aventure, l'ambition sociale était encore longtemps absente dans les décisions politiques. Nous devons faire comprendre aux différents protagonistes, et notamment à la présidence française, que leur image nationale et internationale est en question. Le déficit social est déjà énorme. Il est plus que temps de

réagir alors que l'Union européenne envisage concrètement son élargissement à d'autres pays.

Après l'euromanif de Porto, les gouvernements ont cherché à Biarritz une première réponse à la pression grandissante des syndicats et des salariés européens en redessinant les contours d'une charte des droits sociaux fondamentaux. Comme le relevait aussitôt Emilio Gabaglio, secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), «nous sommes encore loin du compte parce que les droits syndicaux (droit à la négociation et droit de grève notamment) sont formulés de telle façon que leur portée s'en trouve amoindrie». Le contenu de la charte est à ce stade très insuffisant, son statut reste flou, aucune perspective n'est définie pour lui donner une légitimité contraignante dans chaque pays pour toutes les entreprises.

Déjà, nous entendons des «sirènes» qui ant