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Libération
TRIBUNE

Cette crise est salutaire

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par Michel RAQUET et Bruno Rebelle
publié le 30 novembre 2000 à 7h17

Le samedi 25 novembre 2000 restera sans aucun doute une journée noire pour la protection du climat. Mais, grâce notamment à une présidence européenne forte, l'Europe a évité le pire. Elle a su ­ une fois n'est pas coutume ­ résister aux tentatives américaines de saboter littéralement le protocole de Kyoto.

Ce protocole, adopté il y a trois ans, est le seul traité international existant qui impose à 38 pays industrialisés de réduire «légèrement» leurs émissions de gaz à effet de serre. Tout le monde ­ ou presque ­ s'accorde pour dire qu'il ne s'agit là que d'un petit pas vers la protection de notre climat. Mais, plutôt que d'entériner cet accord, certains pays se sont acharnés, et continuent à s'acharner désespérément, à en réduire la maigre portée, à inventer des échappatoires de toute sorte, négligeant ainsi l'enjeu des changements climatiques. Les Etats-Unis, suivis de leurs ombres japonaise, canadienne et australienne, sont sans aucun doute à la tête de cette tricherie organisée. Les négociations ­ inachevées ­ de La Haye en sont la preuve irréfutable.

Oui, l'absence d'accord à La Haye est préférable à un mauvais accord. Pour ceux qui ont suivi les débats (très) matinaux de ce samedi noir, il est clair que les propositions de dernière heure ressemblaient comme deux gouttes d'eau à une dernière tentative désespérée des Américains de «plomber» le protocole, d'éviter de prendre de réelles mesures domestiques en vue de réduire, sur leur territoire, la consommation de combustibl