Le samedi 25 novembre 2000 restera sans aucun doute une journée noire pour la protection du climat. Mais, grâce notamment à une présidence européenne forte, l'Europe a évité le pire. Elle a su une fois n'est pas coutume résister aux tentatives américaines de saboter littéralement le protocole de Kyoto.
Ce protocole, adopté il y a trois ans, est le seul traité international existant qui impose à 38 pays industrialisés de réduire «légèrement» leurs émissions de gaz à effet de serre. Tout le monde ou presque s'accorde pour dire qu'il ne s'agit là que d'un petit pas vers la protection de notre climat. Mais, plutôt que d'entériner cet accord, certains pays se sont acharnés, et continuent à s'acharner désespérément, à en réduire la maigre portée, à inventer des échappatoires de toute sorte, négligeant ainsi l'enjeu des changements climatiques. Les Etats-Unis, suivis de leurs ombres japonaise, canadienne et australienne, sont sans aucun doute à la tête de cette tricherie organisée. Les négociations inachevées de La Haye en sont la preuve irréfutable.
Oui, l'absence d'accord à La Haye est préférable à un mauvais accord. Pour ceux qui ont suivi les débats (très) matinaux de ce samedi noir, il est clair que les propositions de dernière heure ressemblaient comme deux gouttes d'eau à une dernière tentative désespérée des Américains de «plomber» le protocole, d'éviter de prendre de réelles mesures domestiques en vue de réduire, sur leur territoire, la consommation de combustibl