Ainsi, Jan Pronk se serait couché un soir ministre de l'Environnement de l'un des pays au monde les plus préoccupés par le changement climatique les Pays-Bas et réveillé, le lendemain matin, le pire ennemi du protocole de Kyoto. D'un coup, le président de la conférence de La Haye aurait proposé à ses collègues européens un compromis épouvantable bourré d'échappatoires permettant aux Américains de respecter Kyoto sans réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, simplement en regardant pousser leurs arbres... Telle est la fable à laquelle on voudrait nous faire croire. La vérité est un peu différente, et il faut regarder plus en détail les point clés du «paquet» proposé par Jan Pronk.
Le projet Pronk était plutôt généreux. Sans réclamer aux pays en développement un engagement sur leurs émissions, il proposait des financements nouveaux pour limiter leurs rejets et les aider à s'adapter aux changements climatiques. Une des sources de financement aurait été constituée par la vente de permis d'émissions préalablement soustraits des quantités d'émissions des pays industriels autorisées à Kyoto.
Ces fameux «puits de carbone» forêts et autres écosystèmes absorbant le CO2 atmosphérique auraient soudain surgi dans la négociation. En réalité, ils sont dans le protocole de Kyoto (1997) et dans la convention de Rio (1992). A La Haye, il ne s'agissait pas d'être pour ou contre, mais de savoir de quels puits il était question. Les forêts plantées ou replantées depuis 1990 faisant