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Libération

Chirac en cycliste

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publié le 4 décembre 2000 à 7h28

Enfin Louise-Yvonne Casetta parla. Donc, Michel Roussin informait le maire de Paris des «dons» faits au RPR par des patrons affables. Donc, Chirac savait.

A ce point de l'inexorable feuilleton, des voix montent contre le zèle des juges et l'embastillement de Roussin. Le curriculum vitae de l'ex-barbouze, ex-ministre (de la Coopération!) et actuel vice-président (pour l'Afrique!) du groupe Bolloré, ne plaide pourtant pas pour qu'on le regarde a priori comme un blanc agnelet. Mais devant cette contrainte faite à son corps, ces voix, soudain très soucieuses des libertés publiques, annonçaient surtout un début de panique, laquelle devint tout soudain perceptible samedi, lorsque sortit du bois un autre fameux compère. Je parle de Jacques Vergès. Avocat de Casetta, Vergès le compliqué vient plaider en substance que si Roussin informait bien son patron des dons «légaux» faits à son parti, il ne l'importunait pas avec les détails vulgaires des tripatouillages afférents. Donc, Chirac ne savait pas.

Me Vergès a bien du talent et bien de l'esprit, et derrière lui une longue carrière, qui témoigne assez qu'on ne le démonte pas comme ça. Pourtant, samedi, son propos ne résonnait pas de la mâle assurance à laquelle il nous avait accoutumés. C'est qu'il y a de ces causes que la plus brillante rhétorique peine à soutenir, et de ces convictions que la casuistique la plus subtile ne saurait ébranler. Samedi, Me Vergès nous faisait songer à un de ses confrères, autre brillant bavard et comme lui