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Libération
TRIBUNE

Plus de moyens contre l'exclusion

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publié le 4 décembre 2000 à 7h28

En France, des millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté relèvent des minima sociaux, qui restent très faibles. Leur situation entraîne des drames individuels; elle est une menace pour la cohésion sociale et la liberté démocratique; elle ampute aussi la capacité de développement du pays.

La loi du 29 juillet 1998 que Martine Aubry a fait voter s'est efforcée d'y répondre en organisant la lutte contre l'exclusion.

Des milliers d'entreprises, d'associations, d'initiatives se sont approprié ces dispositifs. Elles exercent une double activité d'insertion professionnelle et sociale et de développement économique; en recrutant, en accompagnant, en formant ceux dont l'accès à l'emploi est problématique, elles leur apportent un espoir d'amélioration de leurs conditions de vie et une dignité retrouvée; elles sont aussi de nature à transformer profondément les comportements, les relations de travail, les statuts professionnels et les modes de production.

Si encourageants soient ces acquis, cette offre d'insertion reste néanmoins dramatiquement insuffisante face à l'ampleur et à la persistance des phénomènes d'exclusion.

Elle n'est pas seulement quantitativement insuffisante. Elle ne répond plus à l'évolution du marché du travail; les plus proches de l'emploi profitent de la reprise. L'insertion concerne désormais surtout les cas les plus difficiles qui exigent un accompagnement plus lourd et coûteux.

Elle ne répond pas non plus aux problèmes de montage et de gestion des structu