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Libération

Verdict Lubin: aberration et incompétence

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publié le 4 décembre 2000 à 7h28

L'analyse de l'avocat général dans le procès des parents du petit Lubin est aberrante de la part d'un magistrat professionnel lorsqu'il affirme que «la Cour ne pouvait, en cours de procès, requalifier les faits en délit» (la «non-assistance» est un délit) et que la responsabilité en incombe à la chambre d'accusation de Versailles qui, après la transmission du dossier par le juge d'instruction de Nanterre (une juge qui avait opté pour la culpabilité de la mère et pour la non-assistance du père) a décidé de fourrer les deux parents «dans le même sac».

Les Français connaissent souvent mal la justice et, en particulier, la justice pénale qui leur apparaît ­ tous les sondages le montrent ­ incompréhensible, obscure et inéquitable.

Dans le cas du petit Lubin, le verdict manichéen apparaît choquant pour n'importe quel être humain doué de bon sens et de raison. La mère, seule coupable? Et le père qui n'aurait rien vu, rien remarqué, rien entendu! La Cour et les jurés auraient eu conscience de cette incongruité mais n'auraient pas eu d'autre choix «technique» et juridique que d'acquitter le père sans pouvoir le condamner ­ même symboliquement ­ pour «non-assistance à personne en danger»...

Si telle était vraiment l'analyse de l'avocat général et du président de la cour d'assises, leur incompétence est gravissime et il convient de les renvoyer, d'urgence, sur les bancs de l'Ecole nationale de la magistrature à Bordeaux...

En effet, le code de procédure pénale permettait parfaitement à la