Menu
Libération

Télévision: il y a «Urgences»

Article réservé aux abonnés
par
publié le 9 décembre 2000 à 7h48

C'est mon choix, un scandale? Depuis ce fameux dimanche soir où l'émission C'est mon choix, produite par Réservoir Prod, la société de Jean-Luc Delarue, et présentée par Evelyne Thomas, a raflé 25 % de part de marché, les députés s'émeuvent, et font de cette émission l'emblème d'une trash TV à combattre. Triste sort pour cette assemblée, réduite à si peu de pouvoir de décision. Impossible pour eux d'échapper aux politiques économiques et budgétaires préétablies par les hauts fonctionnaires, impossible de mobiliser sur des débats politiciens. Reste la télévision: là, ils touchent les citoyens. Mais quel mauvais cheval de bataille! Certes, l'émission de France 3, directement inspirée d'Oprah, le talk-show américain du début d'après-midi, présente des sujets racoleurs, ou du moins futiles: leçons discutables d'art vestimentaire, études de moeurs insolites. Mais le tout sur un ton tolérant et bon enfant. Rien à voir avec les Jerry Springer Shows où des couples trompés américains se battent en public! En s'attaquant à C'est mon choix au nom de l'anti-télé poubelle, l'Assemblée défend la bonne utilisation de notre redevance, mais par sur la bonne chaîne! C'est sur France 2 qu'il faut trouver la clé du succès controversé de France 3. Le vrai scandale, ce n'est pas C'est mon choix, c'est Urgences! Que font deux épisodes d'une série médicale américaine à cette place stratégique de la grille télévisuelle? Ils témoignent d'une programmation à l'économie, d'une invasion culturelle améri