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Libération

Arrêts de travail: pour le secret médical

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publié le 11 décembre 2000 à 7h48

Je suis médecin généraliste installé en secteur (conventionné strict) par conviction d'un traitement équitable entre chacun de mes patients, et comme tous les médecins, j'ai reçu un courrier de la caisse d'assurance maladie concernant la modification des arrêts de travail. Ce qui a changé est extrêmement grave à mon sens. Je ne souhaite pas rentrer dans le débat des arrêts bidons, ni des différents abus que l'on peut voir çà et là. D'ailleurs, il est toujours intéressant de noter que c'est «toujours l'autre qui abuse» et que chacun d'entre nous a toujours de bonnes raisons de s'arrêter. Mais le débat n'est pas là, puisque en cas de suspicion d'abus ou de complaisance, le service médical de la CPAM a toujours eu la possibilité de procéder à des contrôles. Ce qui a changé, c'est que désormais les éléments médicaux doivent être fournis sans que l'assuré ait son mot à dire et a fortiori son accord pour la divulgation d'éléments concernant sa santé. Dans le quotidien, comment concilier la confiance portée par des patients à leur médecin avec une telle mesure? Il eût mieux valu, puisque la caisse pense faire des économies en traquant les abus, qu'elle nous demande de faire un bon pour arrêt de travail dont l'étendue serait fixée par le médecin conseil devenu contrôleur de gestion. Puisque je ne peux pas déroger à cette règle (sanctions pour l'assuré, refus administratif et non indemnisation, sanction pour le médecin, sanction financière correspondant au montant des indemnités jour