Savoir faire une fin. Redire ici comme dans une vie, dans n'importe quelle vie, cette question-là importe. Je pense aujourd'hui à Daniel Zimmermann, écrivain, fraternel et paradoxal «camarade stalinien», et à la dignité ahurissante avec laquelle il géra son crabe après et avec son oeuvre , sa guerre d'Algérie, ses amours et celui de la Révolution. Mais que vient faire ici le crabe qui, la semaine dernière, emporta Daniel Zimmermann? A l'instant où je me pose la question, je n'ai pas de réponse. C'est par accident le terrible accident de sa mort que j'évoque Zimmermann. Par antithèse, en quelque sorte, puisque je voulais, à propos de fin, parler de Tiberi et de Fidel Castro. Je m'étais arrêté à ça, deux initiatives parallèles, deux petits riens pour un minuscule objet: à Paris, au prétexte de la gonflante «aube du troisième millénaire», le roitelet Tiberi a décidé de pérenniser le scintillement de la tour Eiffel; à Cuba, à l'occasion du vingtième anniversaire de la disparition du Beatle, le dictateur Castro a inauguré une statue de John Lennon.
A Paris et à Cuba, Tiberi et Castro ne sont plus qu'à peine des symboles que le peuple regarde avec la magnanimité dont on use avec les condamnés. La vie est au-delà d'eux, qui ont tout renié. Déjà, leurs personnes sont recyclées en objets de consommation pittoresques (lors de la dernière Foire internationale des arts contemporains, une toile de Ben proclamant par absolue dérision, semble-t-il: «J'aime Tiberi»; et dans le livre de