L'écrivain Robert Sabatier n'aurait pas dû écouter les bons amis qui lui ont conseillé de participer, samedi dernier, au jury de l'élection de Miss France car «il allait se marrer». Une fois sur le plateau de TF1, dans le feu de l'action, l'académicien Goncourt a risqué une plaisanterie sur le fait qu'il faudrait, avant de leur attribuer les notes, pouvoir essayer les candidates: «Est-ce que quelqu'un va acheter une voiture sans l'essayer?»
Tout le monde ne regardait pas le Téléthon ce soir-là. Sophie de Menthon, présidente d'Ethic, a adressé à Libération (édition du 14 décembre) un virulent courrier où elle stigmatisait «ce grand moment de vulgarité partagée» et l'absence de réaction de l'association Chiennes de garde contre ce spectacle de «miss promotion canapé». Mal lui en prit elle aussi, car, tout aussitôt, Isabelle Alonso, présidente de Chiennes de garde, nous adressa une missive où elle soulignait qu'elle avait également regardé «le spectacle figé de ces toutes jeunes femmes exhibées devant un rang de barbons salivants» et s'en était tout autant indignée que son interpellatrice, indignation qu'elle avait exprimée dès le lendemain matin au Mans au cours du «Carrefour de la pensée» organisé par le Monde diplomatique et qu'elle avait encore fait part de sa «consternation» lors de l'émission de Laurent Ruquier On a tout essayé, où elle a ses «habitudes chroniqueuses».
A noter enfin la condamnation de cette «formidable régression» par Dinah Dericke et Martine Lignières-Cass