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Libération
TRIBUNE

Communiquer la confiance

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par Pierre Zemor
publié le 18 décembre 2000 à 8h12

Les décideurs publics, les responsables politiques ne se trompent-ils pas ­ ou ne les trompe-t-on pas ­ sur ce qu'est la communication? Elle est d'abord une relation, qui ensuite autorise ­ mieux si elle est bonne ­ le partage de l'information.

Les institutions publiques peuvent-elles échanger avec les citoyens sur des sujets qui mobilisent leur attention, leurs intérêts, leurs passions, sans instaurer et durablement entretenir une véritable médiation? Une relation pérenne est la condition nécessaire de la communication.

Certes elle n'est pas suffisante, car on ne saurait, en proclamant qu'on écoute et en répétant qu'on dialogue, pallier la vacuité ou les erreurs de contenu. La communication a bon dos pour être souvent stigmatisée en lieu et place d'une mauvaise stratégie ou d'une gestion déficiente. Ne pas sacrifier la qualité de la relation à la délivrance d'un message, dont la fiabilité serait douteuse, est un principe de sagesse communicante trop méconnu.

La concurrence médiatique cultive l'immédiateté. Par contagion, elle conduit les acteurs publics, qui n'y prennent garde, à répondre dans l'instant, et d'une manière caricaturalement simple à une question compliquée appelant normalement des temps d'instruction et de réflexion.

L'urgence à dire ne doit pas mettre en péril le crédit dont disposent a priori mandats et missions publics. Les bénéfices retirés à court terme d'un effet d'annonce risquent d'être portés à terme dans l'inconscient collectif au débit des images sécuri