Après l'Unedic, les retraites complémentaires Arcco et Agirc sont le deuxième chantier majeur de la refondation sociale du Medef. Telles qu'elles s'expriment dans les négociations, ses exigences confirment que nous faisons face à une entreprise de démolition de notre protection sociale. Au nom de la modernité et, comble d'ironie, de la «liberté», elles cherchent à faire sauter un par un les principes et règles de la répartition.
«Pas un sou de plus pour la retraite», tel est le leitmotiv du patronat. Pourtant, au cours des quinze prochaines années, le nombre de retraités va beaucoup augmenter. La richesse nationale aussi. Notre pays pourra parfaitement assurer à la fois l'augmentation des salaires des actifs et celle des pensions versées aux retraités. Mais à une condition: qu'un nouveau partage de la richesse nationale entre salaires et pensions d'une part et profits d'autre part soit mis en oeuvre. Est-il en effet acceptable d'entériner pour l'avenir la baisse considérable (environ 10 points) de la part des salaires dans la richesse créée au cours des vingt dernières années, alors que dans le même temps la productivité du travail augmentait de plus de 50 %?
Las, le Medef se livre de son propre aveu «à la chasse aux charges sociales» et décrète le gel des cotisations retraite à leur niveau actuel. Traduisons: que tout l'effort productif soit dédié aux profits des entreprises et que, pour le reste, les salariés se débrouillent entre actifs et retraités, d'aujourd'hui et de dem