Menu
Libération

Retrouver Sarran...

Article réservé aux abonnés
publié le 19 décembre 2000 à 8h15

Ah, fuir la ville tentaculaire, rimbaldienne et corrompue des juges et des folliculaires... Fuir les miasmes et les méchants, retrouver l'air pur, retrouver l'enfance, et maman, et le cul des vaches... Tombait-elle opportunément, sur l'agenda présidentiel, l'inauguration du Musée de son septennat à Sarran ­ coquette localité corrézienne qui ne s'honorera jamais trop de compter Mme Bernadette Chodron de Courcel-Chirac parmi ses édiles. Pour ce qu'on en a vu d'images dérisoires, c'était là l'occasion de rassembler la famille autour des totems, et de conforter ce vieux fond de franchouillarde humanité, qui demeure l'imputrescible capital du chef de l'Etat. Ç'aurait dû être tranquille comme une roche de Solutré, une partie de campagne, un commencement de trêve des confiseurs. Une pause pour communier dans le souvenir des jours heureux, les reliques du temps passé ­ mon maillot de champion du monde de foot, mon afición pour les sumotori, mon goût des arts premiers, seconds et tertiaires, certes un peu kitsch dans la présente occurrence de leur exposition, mais sur quoi le bon peuple encore longtemps s'ébaubira... Oui, ç'aurait dû être une journée paisible, dans l'ombre confortable de David Douillet, l'enfant chéri de la garde rapprochée, celui qui prête si gentiment la main aux bonnes oeuvres de Madame, sur TF1, quand elle quête des pièces jaunes pour les petits enfants malades. Ç'aurait dû.

Mais une malédiction, peut-être, s'attache à ce terme de Musée du septennat. On se souvien