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TRIBUNE

L'Ukraine peut se passer de nucléaire

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par Bernard LAPONCHE
publié le 22 décembre 2000 à 8h23

La centrale nucléaire de Tchernobyl, toujours en activité quatorze ans après l'accident, s'est arrêtée définitivement le 15 décembre. L'Ukraine, elle, connaît depuis dix ans une crise économique profonde et reste durement touchée par l'accident du 26 avril 1986 dont les conséquences pèsent encore lourdement sur son économie et sa population (comme sur celles de la Belarus, très atteinte par la catastrophe).

En décembre 1995, le G7, la Commission européenne et le gouvernement de l'Ukraine ont signé un protocole d'accord qui prévoit un programme d'aide et de coopération accompagnant la fermeture de la centrale de Tchernobyl avant ou en 2000. Il prévoit, de la part des pays occidentaux, la constitution d'un fonds à partir de dons pour la reconstruction du sarcophage et des prêts pour rationaliser le système énergétique et compenser la perte de production d'électricité.

Le point d'achoppement qui a retardé la fermeture a été, depuis 1995, la question de la réforme du secteur énergétique ukrainien. Le G7 prévoyait le financement de projets de rénovation de centrales thermiques ou hydrauliques, de projets d'efficacité énergétique et l'achèvement des réacteurs de Khmelnitski 2 et Rovno 4, (projet dit K 2-R 4), réacteurs à eau ordinaire et uranium enrichi de conception soviétique. Le protocole insistait sur la nécessité de choisir des projets qui correspondent à l'optimum économique : condition fort importante pour l'Ukraine puisqu'il s'agissait cette fois-ci de prêts, notamment de la