Les Serbes sont-ils condamnés à être les éternels barbares des Balkans, «assoiffés de sang» comme l'écrit le romancier albanais, Ismaïl Kadaré, dans son journal de la guerre du Kosovo. La société serbe serait-elle immuable, la violence endémique et ses citoyens imperfectibles? A la lecture de tribunes et d'articles récents parus dans des médias parisiens, il semble que certains intellectuels, en particulier ceux gravitant autour de la revue Esprit et de son Comité Kosovo, sont dans l'incapacité mentale d'imaginer une Serbie en mouvement, en changement. Le Serbe était, est et sera nationaliste. A en croire le quotidien le Monde, la société serbe vivrait «dans la folie». Impossible de voir la réalité plus complexe qu'on ne le croit de l'actuelle Serbie. Pas étonnant de la part de personnes n'ayant pas mis les pieds dans ce pays, mais prétendant le connaître.
La Serbie serait toujours rongée par son nationalisme et les opposants à Milosevic en passe de devenir la nouvelle majorité politique ne seraient que des nationalistes reprochant à l'ancien homme fort plus ses défaites militaires que son projet nationaliste. Cette présentation est simplificatrice. S'il est vrai que le nouveau président yougoslave, Vojislav Kostunica, est un nationaliste authentique, au contraire de Slobodan Milosevic qui n'a fait que l'instrumentaliser pour se maintenir au pouvoir, l'Opposition démocratique de Serbie (DOS) ne peut être qualifiée de nationaliste. Le parti du président yougoslave, le Parti dé