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Libération
TRIBUNE

Réformer avant d'élargir

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par Claudia Senik
publié le 29 décembre 2000 à 8h36

Depuis dix ans, une dizaine de pays d'Europe centrale, candidats à l'intégration européenne, attendent qu'on leur fixe un calendrier et une série de critères précisant les étapes de la marche à suivre pour entrer. On pensait que l'élargissement se ferait lorsque les pays candidats seraient prêts. Prêts à respecter les fondements de la démocratie, à supporter la pression concurrentielle du marché européen et à maîtriser les grands équilibres macroéconomiques. Pour la plupart des pays de l'Est, et en particulier les pays les plus avancés dans leurs réformes, les candidats «de la première vague», c'est chose faite. Du point de vue du déficit budgétaire, de la dette publique et du régime de change, ces pays sont assez vertueux pour passer dans le chas de l'aiguille maastrichtienne. Reste l'inflation, encore plus élevée que dans l'Union européenne, mais en voie de disparition puisque dans les pays précurseurs elle est déjà passée sous le seuil des 10% annuels.

Cette «convergence» doit beaucoup à la perspective de l'intégration qui, depuis la chute du mur de Berlin, a constamment favorisé le processus de transition. Malgré les aléas politiques et même le retour des partis communistes au pouvoir, le désir d'intégration européenne a été plus fort que le coût des réformes et cet objectif a agi comme un mécanisme de sélection des politiques économiques, en favorisant systématiquement celles qui allaient dans le sens de la fondation d'une économie de marché stable, conformément aux cond