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Libération
TRIBUNE

Lubin: un verdict conforme au droit

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par Germain LATOUR
publié le 3 janvier 2001 à 21h26

On se souvient de cette affaire pénible et déchirante entre toutes: un père et une mère ­ toujours mariés ­ renvoyés devant la cour d'assises des Hauts-de-Seine (Nanterre, pour faire simple) pour coups mortels ayant entraîné le décès de leur nourrisson, Lubin.

Le verdict sévère, imparable (quoique susceptible d'appel désormais), a été pris en conscience par la cour et le jury: quinze ans de réclusion criminelle contre la mère et acquittement pour le père.

Emois, émotions, cris et larmes dans la salle, dans le box des accusés et dans les familles. Rien que de très ordinaire dans une affaire extraordinaire qui est venue agiter les passions les plus confuses et symboliques sur le lien parental. Tout aurait dû retomber dans la sagesse et le respect qui sont dus aux décisions souveraines rendues ­ et ici par un jury populaire ­ au nom du peuple français. En effet, personne ne soutient qu'il y ait eu ou qu'on ait commis une erreur judiciaire.

Or la tempête a été réveillée dans les colonnes des journaux sous des plumes qui se croyaient autorisées d'un psychanalyste, d'un collectif national de femmes et d'un lecteur isolé docte en droit, selon lui. Plus on lisait et plus on passait à travers ces lignes du délire à l'hystérie. En raison de la gravité des faits et de l'évidence du drame (la question de la responsabilité ne relevant pas de notre compétence de simple spectateur) un peu de prudence aurait dû s'imposer à chacun et à tous.

Avant de dénigrer et de «mal traiter» un avocat généra