Quimper est sous l'eau, c'est la faute au climat qui se réchauffe, l'échec de la conférence de La Haye, en novembre dernier, est donc une catastrophe. Il est tentant d'utiliser les dégâts du temps qu'il fait pour réveiller les consciences. D'user du raccourci sémantique pour convaincre opinions et décideurs d'engager une nécessaire mais délicate «politique du climat». Une tentation d'autant plus forte que le scénario breton fait justement partie des prévisions à long terme d'un climat réchauffé par les gaz à effet de serre issus de la combustion du charbon, du pétrole et du gaz naturel. «Hivers maussades, plus doux et plus humides sur l'Europe de l'Ouest», prévoient, pour 2050, les ingénieurs de Météo France. Donc une fréquence plus élevée de crues dévastatrices. A l'image de celle qui submergea Paris... en 1910 ! Donc avant l'augmentation des températures moyennes, d'environ 0,6° C, qui marque le XXe siècle. Une situation qui n'est pas revenue depuis. Y aurait-il un bogue dans le raisonnement? Non. Seulement la complexité du climat, ses plages de variations. Lesquelles autorisent la mise en eau des rues de Quimper aujourd'hui comme hier.
Il faut donc résister à la tentation du raccourci. L'automne très doux que nous venons de vivre, avec une pluviométrie exceptionnelle sur l'Hexagone, n'est pas dû au réchauffement futur. Chaotique, la météo obéit tout de même à la flèche du temps: l'avenir n'est pas cause du présent. Et le climat actuel permet d'envisager que l'hiver prochai