Il me paraît sain de montrer à quel point les promesses de quelques conseils américains en mal de publicité ont pu être naïves, voire «dans le courant», afin de donner dans le «pro-technologique». Ces cabinets sont remplis d'«experts», dont on se demande bien pourquoi ils le seraient plus que chacun d'entre nous, étant donné la jeunesse de l'Internet. J'ai débuté sur l'Internet il y a environ dix ans, et j'en ai 30. Le Web n'existait pas à l'époque, et l'Internet était universitaire. On ne parlait pas du tout de commerce électronique, de nouvelle économie, ni même de publicité. Par contre, on disait que l'Internet permettrait à chacun de pouvoir organiser sa vie autrement : on pourrait communiquer gratuitement avec le monde entier, mettre à disposition ses créations littéraires, musicales et graphiques, on pourrait travailler chez soi, on pourrait se regrouper non plus par communauté géographique, sociale ou professionnelle, mais par communauté de goût, d'intérêt, d'envie.
Aujourd'hui, les grands cabinets qui vendent leurs conseils ne les font plus en fonction de leur justesse mais en fonction de leur «attractivité». Leurs prophéties sont donc, au mieux, autoréalisatrices, et, au pire, des illusions auxquelles tout le monde voudrait croire.Par contre, je communique pratiquement gratuitement avec ma soeur en Italie et avec mes amis au Canada, ou en France. Je peux contempler les oeuvres de plusieurs amis sur leur site web. Je puis dire que l'Internet a changé ma façon de vivre