En annulant les allégements de CSG récemment votés par le Parlement, le Conseil constitutionnel a obligé le gouvernement à trouver d'autres moyens de combattre la pauvreté au travail et de favoriser les transitions entre RMI et emploi. Une discussion s'est ainsi ouverte autour de la piste du crédit d'impôt sur les revenus du travail. Mais une discussion confuse, plus fournie en anathèmes qu'en explications et en arguments: comme la matière est technique, le débat politique en vient rapidement à se focaliser sur des symboles plutôt que sur des enjeux effectifs. Revenons donc à quelques questions simples: de quoi s'agit-il? Pour quoi faire? Serait-ce utile pour l'emploi? Quelles sont les objections?
De quoi s'agit-il? La technique du crédit d'impôt est connue de longue date et régulièrement utilisée en France. Elle consiste à fixer qu'à côté des activités donnant lieu à taxation (par exemple, le profit d'une entreprise), d'autres (par exemple, le fait pour l'entreprise de développer des programmes de recherche) sont taxées à un taux négatif et génèrent donc un «crédit» d'impôt. Le prélèvement du fisc est alors obtenu par différence entre l'impôt classique et le crédit d'impôt différence qui peut être positive ou négative, auquel cas le Trésor public fait un chèque au contribuable au lieu d'en recevoir un.
Appliquée aux revenus du travail, cette technique consisterait, par exemple, à fixer que les premiers 5 000 F de salaire mensuel génèrent un crédit d'impôt de 500 F, qui s'an