Samedi
Chirac n'est pas «Benji la Malice»
Ouvrir les yeux sur l'actualité, moi, un type passéiste et sentimental! A 6 ans, j'avais déjà la nostalgie de mes 5 ans. Terreur d'exister, bouger, se tromper.
Un qui ne craint pas de bouger, et moins encore de se tromper, c'est Chirac. Le sautillant polichinelle gaffeur multiplie ses attaques contre Jospin. C'est politiquement naze et stylistiquement nul mais tout y passe, même la fonction publique qui «doit réussir à se moderniser sans faire appel à un surcroît d'efforts de la collectivité». C'est beau comme du Lecanuet. Cependant, il est peu probable que, d'ici à la présidentielle, Chirac réussisse à «se moderniser». On apprend également que Chirac et Tiberi amorcent un nouveau Pacs. Ne dit-on pas que le chien retourne toujours à son vomi? C'est bien fait pour ceux, y compris les braves coeurs de gauche, qui s'apitoyaient sur ce Tiberi qui a contribué à défigurer et dévitaliser la capitale. Ils feraient mieux de déverser leur trop-plein d'énergie au comité «Paris, changeons d'ère» de Bertrand Delanoë.
Penser avec une sensibilité de gauche les politiciens de droite constitue peut-être une erreur. De l'ethnocentrisme. Alors, voyons cela froidement: Chirac n'est pas un grand looser pathétique mais un politicien émotif, instable et influençable. Dagobert était conseillé par saint Eloi, Louis XI par Olivier Le Dain, Chirac, lui, a sa fille (cf. Chirac père & fille, de Angeli et Mesnier, Grasset). Côté roman, Mauriac aurait sans doute rican