Selon une récente enquête, de mandée par la secrétaire d'Etat aux Droits des femmes, Nicole Péry, une femme sur dix subit des violences conjugales. Ministre déléguée à la Famille et à l'Enfance, Ségolène Royal affirme pour sa part qu'un enfant sur dix est victime d'agressions sexuelles, maltraitances qui ne représentent qu'un tiers des mauvais traitements en général. Une enquête de la Sofres nous apprend que seulement 16 % des parents ne frappent jamais leurs enfants.
Si l'on croise ces données, il apparaît qu'un nombre important d'enfants (3,4 sur 10) est confronté à une violence familiale chronique.
De nombreuses études mettent en évidence les dégâts immédiats et à plus long terme que peut engendrer l'exposition à la violence, notamment sur le plan comportemental. En France, une enquête de Marie Choquet et Sylvie Ledoux, réalisée sur 12 000 jeunes (1), montre que «les filles, mais surtout les garçons qui ont été victimes de violences, sont eux-mêmes plus violents que ceux qui n'ont pas subi ces attein tes». De même, aux Etats-Unis, le pédiatre Murray Strauss (2) apporte la preuve, chez plus de 900 mères d'enfants de 2 à 14 ans, que plus les punitions corporelles sont utilisées, plus les enfants s'engagent dans des conduites et des actes impulsifs.
Si l'enfant violenté ne devient pas irrémédiablement un jeune ou un adulte violent grâce, notamment, aux rencontres affectives majeures et positives qu'il pourra faire au cours de son développement , on sait que tous les parents