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Libération
TRIBUNE

Une loi tout profit pour la justice

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par Christine Lazerges
publié le 18 janvier 2001 à 21h55

La loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes a déjà fait couler beaucoup d'encre, flot à la mesure de la profondeur de la réforme de la procédure pénale française qu'elle opère. Sur le fond, elle a suscité des réactions contradictoires, où le corporatisme avait parfois une large part, d'abord sur les changements opérés, puis sur la question ­ récurrente ­ des moyens de la justice. Le débat resurgit aujourd'hui à l'occasion de l'entrée en vigueur le 1er janvier 2001 de nombre de ses plus importantes dispositions: présence possible d'un avocat dès la première heure de garde à vue, entrée en fonction du nouveau juge des libertés et de la détention ­ celui qui seul peut désormais ordonner un placement en détention provisoire ­, appel des décisions des cours d'assises, «juridictionnalisation» des mesures d'exécution des peines ­ la libération conditionnelle, par exemple, est désormais décidée par un tribunal, et non plus discrétionnairement par une personne seule, qui était le ministre de la Justice pour les peines de plus de dix ans.

Rarement un texte juridique a donné lieu à un tel débat public, a suscité autant de levées de boucliers mais aussi d'espoir, espoir que la procédure pénale française entre enfin, avec le troisième millénaire, dans la modernité, celle du respect accru des droits de chacun.

La loi bouscule les habitudes? Tant mieux, et il faut rappeler une vérité élémentaire qui ne cesse de déranger. Le gouvern