Menu
Libération

C'est quoi, la violence?

Article réservé aux abonnés
publié le 19 janvier 2001 à 22h00

Elle ressemble à une autre parabole du monde à l'envers, cette histoire de poux qu'on cherche dans les cheveux, qui furent longs, de l'aimable Joschka Fischer... Depuis deux semaines que Stern a publié quelques clichés mettant en cause le vert et Vert chef de la diplomatie de Berlin, le tollé que ceux-ci ont déclenché dans l'opposition allemande a pris des proportions qui ne sont pas que grotesques. On l'a bien regardée, cette photo très représentative des années 70, et sur laquelle un militant d'extrême gauche rencontre banalement un flic. Le flic est caparaçonné tel bourrin de corrida et, face à la matraque policière, le militant, casqué, ne brandit même pas de manche de pioche! D'autres images suivirent, prétendant prolonger cette scène de rue très ordinaire, et c'est bientôt le «tabassage d'un policier» par Fischer qu'évoquèrent des gazettes. Tabassage! Comme vous y allez, les gars... En ce temps-là, c'est dans le camp d'en face qu'on tabassait, mais dans l'air du nôtre, tout plein de repentance, il semble qu'il faille à tout prix oublier la sorte de violence en laquelle trop d'Etats étouffaient alors leur jeunesse. Appelé à témoigner au procès de l'ex-terroriste Hans-Joachim Klein, le militant, qui refusa la dérive terroriste allemande et devint ministre, a dû rappeler mardi devant le Bundestag que la révolte de sa génération «a conduit l'Allemagne à plus de liberté, et non à moins de liberté». Et, cette évidence, c'était bien le moins qu'il pût dire.

Vu d'ici, cet autre