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Libération

Erreurs cycliques

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publié le 22 janvier 2001 à 22h02

Les réactions au rapport du Conseil d'analyse économique de Jean Pisani-Ferry sur les conditions de la poursuite de la baisse du chômage montrent qu'un fait majeur n'a pas toujours été compris : les politiques économiques optimales ne sont pas les mêmes à toutes les périodes et dans toutes les circonstances. La vraie «pensée unique» consiste à ne pas admettre cette réalité de l'instabilité nécessaire des choix de politique économique.

Partons de la politique monétaire. Il est tout à fait certain que les politiques restrictives menées en Europe de 1990 à 1995, après la réunification allemande, étaient tout à fait inadaptées pour les pays autres que l'Allemagne qui ne connaissaient pas les hausses de demande et d'inflation dues à la réunification. Avec le recul, on réalise aujourd'hui qu'il aurait mieux valu ne pas suivre la Bundesbank, au Royaume-Uni, en France, en Espagne, en Italie..., et laisser s'apprécier le mark.

Mais cette analyse ne doit pas servir de prétexte pour préconiser une politique monétaire plus expansionniste aujourd'hui dans la zone euro. La politique budgétaire peut faire l'objet du même type d'analyse. De 1993 à 1998, elle a été uniformément restrictive en Europe, afin de permettre aux différents pays de satisfaire les critères du traité de Maastricht. De ce fait, la politique budgétaire a été fortement procyclique en Europe dans la phase de croissance faible.

A nouveau, ceci n'est pas un argument valable pour adopter dans la zone euro à partir de 1999-2000