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Libération

George «W», le vrai Bush

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publié le 25 janvier 2001 à 22h08

Il a failli être très émouvant, le grand numéro de séduction du rejeton Bush durant les quelques semaines que, mal élu mais élu quand même puisqu'il en fallait bien un, il tenta de convaincre l'Amérique et le monde qu'il allait se la jouer modestement consensuelle. Genre : «Les gars, je vous ai compris, tout ça n'est rigolo pour personne et surtout pas pour ma pomme, je sens confusément que ça ne va pas être de la tarte (applepie dans le texte). Pas mal d'entre vous, je le vois bien, me regardent comme un usurpateur, c'est humain ; vu les circonstances, c'est même assez naturel. Je vais donc faire un effort.»

Le président «élu» W (Dubya, en texan) a donc fait semblant de faire un effort en mettant dans son administration des Noirs, des femmes, et même, au secrétariat d'Etat aux Transports, une potiche démocrate light ­ comme si on ne pouvait pas être, en Amérique, à la fois noir, femme ou démocrate, et extrêmement réactionnaire. Peu de couacs troublèrent cet exercice appuyé de mortelle séduction, qui amusa un peu la galerie, jusqu'à ce que vint la nomination au poste d'Attorney General de John Ashcroft pour remettre les pendules à l'heure : avec l'ultraconservateur ministre de la Justice pressenti, notoire croisé intégriste du «droit à la vie», de la peine de mort, du libre commerce des armes automatiques et de la ségrégation raciale, le réel faisait dans le paysage un vigoureux retour. Ce dimanche dernier qu'il fit son entrée à la Maison Blanche, Bush le décrétait «journée d