Un livre qui donne à un enfant envie de lire est un bon livre... Je n'ai pas lu Harry Potter et partirai donc du principe que l'analyse de Pierre Bruno sur le contenu de ce texte est pertinente. Mais il se trompe de combat. Je comprendrais la position de cet universitaire si ce texte véhiculait des idées contraires aux principes fondamentaux des droits de l'homme. Mais il s'agit ici, entre autres idéologies dangereuses, de conservatisme et de sexisme ! Que Pierre Bruno regarde le monde autour de lui : conservatisme et sexisme (entre autres, ici aussi) règnent encore en maîtres dans tous les secteurs de notre société, et si cela le chagrine ce qui est à inscrire bien évidemment à son actif , qu'il utilise son énergie critique pour combattre des problèmes autrement plus aigus que celui-ci. Inutile de préciser, j'imagine, qu'à travers le tamis de son analyse bien peu de chefs-d'oeuvre de la littérature pour enfants du XIXe passeraient.
J'ai consacré beaucoup de temps et d'énergie à imaginer un produit qui (re)donnerait le goût du livre à l'enfant. Il est inutile de le citer (il n'existe plus, commercialement parlant), mais le texte dont il était tiré peut étayer l'affirmation précédente : la jeune Aouda du Tour du monde en 80 jours ne laissera pas de Jules Verne une image de féministe militant, pas plus d'ailleurs que Passepartout n'aura fait de l'auteur un contestataire de l'ordre social ! Ma tentative fut un succès d'estime... inversement proportionnel à l'échec commercial.