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Libération
TRIBUNE

Avec Bush, la droite radicale s'installe

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par Caroline Fourest
publié le 26 janvier 2001 à 22h11

Pendant les trente-cinq jours du feuilleton de Floride, la droite religieuse américaine n'a cessé de prier pour que le candidat républicain l'emporte. Leur voeu exaucé, beaucoup d'observateurs s'inquiètent. Quel sort réservera la toute nouvelle administration au droit de choisir, en particulier à l'arrêt Roe vs Wade garantissant le droit à l'avortement? George W. Bush tiendra-t-il ses promesses d'un «conservatisme compassionnel» ou, au contraire, va-t-il satisfaire les exigences de ses alliés de la droite religieuse?

Certains pronostiquaient qu'une élection aussi difficile modérerait le nouveau président... Une hypothèse démentie par la nomination de personnalités ultra-conservatrices aux postes clés du gouvernement américain, notamment dans les deux domaines touchant au droit de choisir: la santé et la justice.

Même si Linda Chavez, la préposée au Travail, connue pour ses positions anti-homosexuels et antidiscrimination positive (1), a renoncé à son poste, le futur gouvernement semble tenir bon en ce qui concerne la nomination de Tommy Thompson (un républicain antiavortement) à la Santé et celle de John Ashcroft au poste à la Justice.

Fils de pasteur, vieil ami de Jerry Falwell, Aschcroft est le candidat rêvé pour la droite religieuse. Soutenu financièrement par Pat Robertson, cet ancien gouverneur du Misssouri n'est pas un simple ultra-conservateur, c'est un militant antichoix, un ennemi acharné de la discrimination positive, un proche des nostalgiques de la ségrégation, un é