Menu
Libération
Critique

Salariés de tous les pays unissez-vous, vite!

Article réservé aux abonnés
publié le 26 janvier 2001 à 22h11

Les livres d'économie sont souvent obscurs et conventionnels. L'ouvrage de Pierre-Noël Giraud est, au rebours, clair et original. Son Commerce des promesses, sous-titré Petit traité sur la finance moderne, sera lu avec profit par tous ceux que ce phénomène intrigue. Ils apprécieront d'abord le talent pédagogique avec lequel le professeur d'économie à l'Ecole des mines de Paris, exemples concrets à l'appui, en offre les clefs de compréhension. Les lecteurs goûteront aussi la liberté intellectuelle d'un analyste qui ne cède pas aux facilités des grilles de lecture préétablies. Giraud entame plaisamment son ouvrage par un dialogue fictif entre trois doctes personnages, un libéral, un keynésien et un marxiste, chacun enfermé dans son cadre de pensée...

Que les lecteurs avides de lire une énième dénonciation de la «dictature des marchés» et des horreurs d'une finance aussi mondialisée que parasitaire passent leur chemin. L'auteur ne s'inscrit pas dans la critique routinière du système économique régnant. Il reconnaît le rôle des mécanismes financiers de plus en plus sophistiqués progressivement mis en place pour assurer le transfert des richesses à travers le temps. Il va jusqu'à prendre courageusement la défense d'une spéculation trop rapidement accusée de tous les maux, alors qu'elle est au coeur des arbitrages indispensables au fonctionnement de l'économie de marché. Giraud refuse de se signer pieusement devant la taxe Tobin. L'auteur montre encore que les fameux fonds de pensi