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Libération

Val vs Web

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publié le 26 janvier 2001 à 22h11

En posant, dans son édito de Charlie-Hebdo du 17 janvier, cette question judicieuse: «A part ceux qui ne l'utilisent que pour bander, gagner de l'argent en Bourse et échanger du courrier électronique, qui est prêt à dépenser de l'argent à fonds perdus pour avoir son petit site personnel?», Philippe Val aurait, paraît-il, mis le feu à la Toile. En qualifiant l'Internet, vigoureusement (parce que, pour se faire entendre quand on est petit dans le monde ultralibéral, il faut parler avec vigueur), de «Kommandantur du monde ultralibéral», «M. Val», ainsi que l'appelle en se pinçant le nez un respectable confrère du soir, s'est attiré sur www.minirezo.net la réplique vigoureuse itou de ceux qui professent que «le réseau est un espace de liberté». En demandant: alors, le Net, y aller, ou pas? (Et à quel prix?), Val a mis le doigt sur le truc qui secoue tous les médias. A cette question, quelqu'un est-il en mesure de répondre? Non, bien sûr. Personne (voir pages éco). Et surtout pas nous, même après avoir lu attentivement ­ non sans avoir été ébranlé par ­ les arguments des contradicteurs de Val, dont il nous semble pourtant, malgré l'instinctive sympathie que leur alternatif projet nous inspire, ils usent du Net de la même manière que tous les «tarés, maniaques, mégalomanes, paranoïaques, nazis, fanatiques, délateurs» qui irritent si légitimement Val. Ou, plus exactement, que tous ceux-là usent du Net aussi librement (voir pages Internet) que les respectables contradicteurs de Val.