Menu
Libération
Critique

Faits et opinions sur le syndrome

Article réservé aux abonnés
publié le 31 janvier 2001 à 22h19

Il faut rendre hommage à Christine Abdelkrim-Delanne. Sans son obstination, on ne parlerait sans doute pas autant en France du «syndrome du Golfe» devenu celui «des Balkans». Il s'agit, dans les deux cas, de ces affections qui touchent d'anciens militaires ayant servi dans ses prétendues «guerres propres». Sont-ils malades à cause de l'uranium appauvri, des cachets contre les armes chimiques, de vaccinations mal conduites? Rien n'est scientifiquement établi, loin s'en faut. Mais, si l'on cherche et que l'on découvre parfois les incroyables négligences militaires, c'est souvent grâce à la pression d'Avigolfe, l'association fondée par Christine Abdelkrim-Delanne.

Elle publie aujourd'hui le fruit de ses investigations. C'est un livre militant, c'est-à-dire sérieux et sincère, mais qui n'hésite pas devant les raccourcis simplificateurs. Journaliste à Viva, le journal des mutuelles proches du PCF, l'auteur ne fait pas mystère de ses sympathies pro-irakiennes, un régime qu'elle se risque à qualifier de «peu démocratique»... En enquêtant, l'auteur a découvert la complexité du problème et ne néglige aucune piste. L'uranium appauvri, bien sûr, mais aussi les cachets de pyridostigmine, le vyrgil (pilules antisommeil) ou les pesticides font l'objet d'exposés bien documentés. Mais, quand la journaliste s'interroge, la militante accuse, réduisant par là même la portée de son travail.

La partie la plus intéressante est constituée par les témoignages des anciens soldats regroupés dans Avigol