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Libération

La pêche au gros

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publié le 5 février 2001 à 22h35

Samedi, par chez nous, c'est l'étape allemande de Sirven qui constitua le prétexte à la démonstration tragi-comique que l'Etat de droit, le commerce (d'Etat) et la diplomatie sont choses complexes et sévèrement imbriquées. Mais la justice, c'est compliqué partout: dans l'espace européen, où une choucroute conviviale ne saurait davantage refaire l'harmonie du «couple Paris-Berlin» qu'une hirondelle le printemps; au Chili, où le feuilleton Pinochet avance au rythme des insolents petits pas que l'ex-dictateur enfin extradé faisait, voilà déjà pas mal de mois, sur l'aéroport de Santiago; et c'est compliqué à Belgrade, où la situation de Milosevic se débloque tout aussi chaotiquement, et dans une lisibilité très relative. Il n'y a pas trois semaines, le nouveau président Kostunica affirmait que, pour cause d'«emploi du temps trop chargé», il ne recevrait pas Carla Del Ponte, procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie, qui ne renonce pas à faire traduire à La Haye le criminel de guerre et contre l'humanité Slobodan Milosevic. Il la rencontrerait pourtant, le 24 janvier, mais «dans une atmosphère pénible», sur fond de nationalisme si exacerbé qu'en apprenant jeudi dernier que Milosevic était placé «sous surveillance (policière) 24 heures sur 24» on se demandait si, face à la pression du TPI, la mesure visait à le contraindre ou à le protéger. Ce serait les deux, bien sûr, et selon... Selon quoi? Vendredi, les dépêches annonçaient presque simultanément que la Se