On peut voir en ce moment sur le câble le premier volet de La vérité si je mens! et un autre film presque aussi drôle, Salut cousin!, réalisé un an plus tôt par Merzak Allouache. Si la bande à José Garcia a eu le succès foudroyant que l'on sait, Salut cousin! n'a eu qu'un joli succès d'estime. S'il est intéressant de mettre ces deux films sur le même poteau d'arrivée, c'est que l'un et l'autre mettent en scène des «Arabes», à Paris, sur le ton de la comédie. Mais les «Arabes» de La vérité sont des juifs, dira-t-on. Vraiment ? Les juifs tunisiens, ce n'est un secret pour personne, ne sont-ils pas les plus «arabes» de tous les juifs ? Pourquoi l'une de ces comédies marche-t-elle et l'autre pas ? Qu'est-ce que les «tunes» ont que les «Arabes» n'ont pas ? Avec le succès grandissant de Khaled, de Mami, du Boy's Band Faudel, on aurait pu penser que l'image des «Arabes» était maintenant aussi positive que celle des juifs du Sentier.
Et si les Arabes, les vrais, étaient les juifs d'aujourd'hui, ceux envers lesquels s'exerce la méfiance antisémite d'hier ? Une drôle d'anecdote pas si drôle accrédite cette hypothèse : dans Salut cousin!, comédie arabe irrésistible qui n'a pas eu le succès qu'elle aurait dû avoir, et qui sort donc un an avant le triomphe de La vérité 1, on retrouve le même Gad El Maleh, déjà à se tordre de rire. Et la phrase qu'il balance avec son génie de tchatcheur, pas encore reprise en choeur par la France entière, c'est... «champion du monde !»
Et si l'acceptation d