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Libération
TRIBUNE

Humoristiquement vôtre

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publié le 21 février 2001 à 23h04

Le sous-commandant Marcos m'a invité à suivre sa marche pacifique et à assister, en tant que témoin, à l'audition qu'il espère obtenir du Congrès mexicain, pour plaider sa cause. Il me l'a demandé parce qu'il connaît mes positions, mon combat pour l'égalité et contre la mondialisation libérale. Dans un curieux article paru dans Libération le 17 février, Daniel Cohn-Bendit et Olivier Duhamel (1), prenant connaissance de cette invitation, en saisissent le prétexte pour nous donner quelques leçons sous forme de «bonnes nouvelles». Ils établissent, à mon grand étonnement, une comparaison entre le Chiapas et... la Corse! Voilà qui en dit long sur ce qu'ils pensent de la France, tout autant que sur leur connaissance de la situation mexicaine.

Que veut le sous-commandant Marcos au Mexique? Il se bat pour que les Indiens, rejetés, surexploités, souvent victimes des hommes de main des grands propriétaires fonciers, bénéficient réellement de la protection de l'Etat et soient effectivement reconnus comme des citoyens à part entière. La Constitution mexicaine leur reconnaît ce droit, mais il est quotidiennement bafoué par les sbires armés à la solde des grands propriétaires et par certains agents corrompus du gouvernement autonome du Chiapas. Le Mexique, faut-il le rappeler à nos auteurs, est un Etat fédéral. En dépit de cette situation, le mouvement zapatiste n'a jamais voulu passer à la lutte armée. Marcos a toujours refusé de se transformer en chef militaire. Il ne porte une arme que