Maintenant que le chantier «retraites» est enterré pour dix-huit mois, on pourrait au moins prendre le temps de réfléchir. La prochaine fenêtre de lancement pour une réforme globale des retraites s'ouvre en effet entre le second tour de l'élection présidentielle et le 31 décembre 2002. Tel est le sens de l'accord conclu le 10 février entre les trois organisations patronales (Medef, CGPME, UPA) et deux syndicats (CFDT et CFTC).
A bien des égards, le débat sur la réforme des retraites rappelle celui autour de l'école publique. Les discours sont de l'ordre du symbolique, du religieux. Aucun argumentaire rationnel ne fait le poids. Balayée la logique économique, oubliée l'appréciation sereine des grands équilibres sociaux. Et quand des gens aussi sérieux que Charles Wyplosz (Libération du 19/02/2001) en oublient les fondamentaux de la macroéconomie, la confusion atteint des sommets.
Non, l'immigration ne volera pas au secours des retraites. Qu'elle soit un atout formidable pour la société française, et son football en particulier, qu'elle dynamise la pyramide des âges, qu'elle ouvre les esprits: formidable. Mais qu'elle permette de faire l'économie d'une réforme des retraites, c'est une autre histoire. A moins que l'on décide d'utiliser les cotisations des immigrés pour financer la retraite des enfants français du baby-boom et qu'on les renvoie ensuite chez eux avec une pension de misère. Sinon, qui paiera la retraite des immigrés et après eux celle de leurs enfants?
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