Il manquait à la «gauche de la gauche» un concept rassembleur. Qu'est-ce qui relie Attac, les syndicalistes de SUD, les militants de la Confédération paysanne, et d'autres, hors un vrai sens de la mise en scène? La réponse est peut-être contenue dans le livre d'Auguste Dubourg, la Subversion démocratique. Auguste Dubourg fut un des fondateurs des Paysans-travailleurs, l'ancêtre de l'actuelle Confédération paysanne. En 1999, devenu fromager, il prend son magnétophone et sillonne sa France militante. A tout seigneur tout honneur, le périple commence à Besançon, chez Charles Piaget, l'animateur de la grève-occupation-autogestion de Lip en 1973. Il se trouve que Piaget, septuagénaire, est toujours militant, non plus à la CFDT mais à AC! contre le chômage.
D'amis en amis, Dubourg a interrogé des gens connus, comme José Bové, Gabriel Cohn-Bendit, Annick Coupé (SUD-PTT), ou moins célèbres, comme Malika Zediri (APEIS, association de chômeurs). De ces neuf entretiens «avec des personnes engagées politiquement ou socialement» dans des batailles différentes, Dubourg pense avoir trouvé la clé commune: «Ce qui ressort du livre, c'est que tous se sont heurtés à un moment à des problèmes de démocratie. Leurs combats démontrent que le système actuel ne supporte pas la démocratie. D'où le titre de l'ouvrage», dit-il.
La Subversion démocratique remémore ainsi la genèse de certaines organisations, ou institutions: comment la Confédération paysanne est venue au monde par réaction à l'hégémonie de