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Libération
TRIBUNE

La paix était possible au Proche-Orient

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par Charles Enderlin
publié le 26 février 2001 à 23h09

Préparant un documentaire sur le processus de paix, j'ai été le témoin privilégié des négociations israélo-palestiniennes depuis le mois de septembre 1999. Des dirigeants, des négociateurs, des médiateurs ont accepté de témoigner en temps réel devant ma caméra, avant et après chaque rencontre importante officielle ou secrète. La seule condition était que ces confidences ne soient pas diffusées avant la fin de l'an 2001. Mais, face aux inexactitudes, aux arguments de propagande, aux mensonges publiés au sujet de ces pourparlers, j'estime devoir apporter mon témoignage sans enfreindre la promesse de secret faite à mes interlocuteurs.

L'accord était possible. Il n'a pas été conclu en raison d'erreurs stratégiques et tactiques commises par les deux parties. Pendant dix-huit mois, l'abîme de méfiance qui existait entre les leaders a hypothéqué le processus de paix pour, finalement, le mener à l'échec. Craignant de perdre la face dans le cas où Arafat lui ferait une promesse personnelle pour ensuite la renier, Barak a limité au minimum ses contacts avec le chef de l'OLP et n'a jamais participé directement aux négociations. A Camp David, les Palestiniens ont fini par demander à Bill Clinton et Madeleine Albright pourquoi Barak refusait de rencontrer Arafat le soir pour faire le bilan de la journée et prendre des décisions. Les Américains ont répondu: «Le Premier ministre ne travaille pas ainsi!» Durant les quinze jours de ce sommet, les deux hommes n'ont pas eu une seule discussion