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Libération
TRIBUNE

Le paradoxe des municipales

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publié le 5 mars 2001 à 23h51

La logique cartésienne n'est pas toujours invitée à la comédie politique. Le cru 2001 des municipales offre un saisissant exemple de causalité paradoxale. La logique de ce scrutin est plus locale que jamais. Ses conséquences politiques nationales n'en risquent pas moins d'être retentissantes. La popularité gouvernementale, exceptionnelle par sa durée, rend improbable l'expression d'un «vote sanction» dont pâtirait la gauche à travers le pays. Elle n'annonce pas pour autant un «vote félicitations»: la politisation nationale des élections intermédiaires ne fonctionne qu'à sens unique. Les difficultés éprouvées par les ministres qui, comme Elisabeth Guigou, Dominique Voynet, Jean-Claude Gayssot ou Pierre Moscovici, tentent une conquête municipale montrent que la notoriété et la popularité ne suffisent pas à renverser un maire sortant bien implanté. Au final, le scrutin des 11 et 18 mars sera éclaté en 36 000 compétitions communales. Tout en étant sensible aux étiquettes politiques dans les zones urbaines, l'électeur se prononcera d'abord en fonction de la situation de sa municipalité. Qu'ils soient de droite ou de gauche, les édiles bien perçus seront réélus et les maires trop usés remerciés.

Mais deux données laissent présager que ce scrutin local produira un effet politique majeur. La première relève du calendrier. Les deux derniers renouvellements municipaux, déjà dominés par une logique communale, se sont déroulés après les échéances électorales nationales: dans la foulée de