De la Conférence mondiale (sic) organisée à Paris sous le ronflant intitulé de «Violences à l'école et politiques publiques», ne subsistera peut-être que le mot «zéro», comme pour cristalliser l'impuissance des secondes face à la montée des premières. L'extrême sens que conféraient au zéro nos bons maîtres en sanctionnant nos copies buissonnières de Zéro de conduite aux Quatre Cents Coups s'est abîmé en route; sa moderne acception de «plus bas degré de notation sur un échelle de zéro à vingt» a cédé le pas à l'étymologie de 1485: emprunté à l'italien zefiro, transcription de l'arabe sifr: «vide». Le temps des «sanctions positives», comme on jargonne en bureaucratie, serait celui de la prohibition du zéro, comme signe trop perceptible d'une nullité infamante. Que le zéro soit de facto interdit est moins sûr; qu'il soit perçu comme tel est exemplaire.
A bien y regarder, l'autorité s'est bien donné les moyens d'entretenir sur cette question un flou délétère, attesté par le Bulletin officiel de la tutelle en date du 13 juillet 2000, qui est consacré aux «procédures disciplinaires». L'origine de l'affaire du zéro se découvre là, dans la rédaction de l'article 2.2, qui intime aux enseignants de «distinguer les punitions relatives au comportement des élèves de l'évaluation de leur travail. Ainsi n'est-il pas permis de baisser la note d'un devoir en raison du comportement d'un élève ou d'une absence injustifiée». Il n'y aurait rien à redire à cette formulation, si elle n'était su