Ce qu'on sait de George W. Bush, à part qu'il a l'air d'un salaud et que Saddam Hussein n'est pas sa tasse de thé, est que les exécutions capitales ne lui posent pas de problèmes moraux. Dès cet automne, avant l'élection présidentielle, de nombreux médias français ont proposé à la signature de leurs lecteurs une ferme pétition contre «la peine de mort aux Etats-Unis», pétition dont l'actualité ne se dément malheureusement pas puisqu'une sept centième exécution depuis le rétablissement de la peine de mort outre-Atlantique en 1976 a eu lieu cette semaine. La pétition s'indigne qu'une puissance prétendant «souvent au rang de modèle pour l'humanité» ait encore recours au «symbole d'une justice archaïque, de surcroît une peine non dissuasive», envoyant des innocents à l'abattoir. Et c'est vrai que la peine de mort est perçue comme une réaction instinctive purement irrationnelle, une sorte de loi de Lynch à laquelle tous ceux dont le cerveau prédomine sur les tripes ne peuvent que s'attaquer. Mais l'opposition est-elle si claire ?
On ricane des arguments de George W. Bush qui l'autorisent sans paradoxe apparent à être à la fois contre l'avortement et pour la peine de mort : n'est-il pas alors aussi étrange, dans le cadre d'un respect absolu du droit à la vie, d'être contre la peine de mort et pour l'avortement ? Que celle-ci soit non dissuasive est en outre indémontrable. Certes, les statistiques ne prouvent que son inefficacité. Cependant, tout se joue ici dans le domaine du pur s